Saviez-vous que le feu n’a pas toujours existé ? En effet, il y a plus de 440 millions d’années, le nombre de plantes n’était pas suffisant pour créer assez d’oxygène dans l’atmosphère, un élément essentiel à la combustion. Plusieurs sources de chaleur comme les volcans et les éclairs étaient présentes, mais pas le feu. C’est lorsque la production d’oxygène a été assez importante que les premières traces de végétation calcinée ont été trouvées. À cette période, les chercheurs ont démontré que l’apparition du feu n’a pas modifié la répartition de la couverture végétale, mais au contraire, a aidé à sa prolifération. En effet, plusieurs plantes ont besoin du feu pour survivre dans leur habitat.
La fréquence des incendies en forêt boréale a amené cette dernière à s’adapter à ces perturbations. Rapidement après le feu, la nature reprend ses droits. La période de l’année, la superficie ainsi que la sévérité de l’incendie de forêt sont intimement liées à sa biodiversité.
En forêt boréale, des espèces d’arbres et de plantes bénéficieront du feu et de sa chaleur pour naître ou renaître de leurs cendres. Après le passage d’un incendie, l’un des premiers végétaux à s’installer est la morille de feu, un champignon très convoité. On y retrouvera aussi les bleuets qui profiteront des bienfaits du feu pour se développer.
Les arbres comme le tremble, le pin gris, le bouleau blanc se régénéreront très rapidement après un incendie. Pour se faire, certains feront des rejets de souche qui germeront et permettront leur renaissance. Pour d’autres espèces comme le pin gris, ce sera la chaleur du feu qui permettra aux cônes de s’ouvrir pour libérer ses graines.
Au Québec, après le passage du feu, certains coléoptères plus particulièrement les longicornes, présents dans les secteurs avoisinants, coloniseront les brûlis. Ils y laisseront leurs œufs qui deviendront des larves. Ces derniers se nourriront tout au long de leur métamorphose des nutriments de l’arbre. Ils aideront ainsi le bois à se décomposer. La putréfaction du bois nourrira le sol et permettra à la nouvelle végétation de s’installer.
Certains animaux recherchent des espaces dégagés pour se nourrir, s’établir et se protéger. L’incendie ayant fait disparaître le couvert forestier, la forêt devient un lieu de convoitise pour plusieurs espèces d’animaux. C’est ainsi qu’au Québec, on retrouvera des populations plus importantes d’espèces d’oiseaux, comme les pics à dos noir ou rayé, dans les brûlis. La présence des longicornes leur servira de nourriture et ils construiront leur nid dans cette forêt perturbée par le feu.
IMPACTS DE LA COUPE DE RÉCUPÉRATION APRÈS FEU SUR LES COLÉOPTÈRES ASSOCIÉS AUX BRÛLIS EN FORÊT BORÉALE : UNE DYNAMIQUE TEMPORELLE, BOUCHER JONATHAN, 2010
SAPROXYLIC BEETLES IN DISTURBED BOREAL FORESTS: TEMPORAL DYNAMICS, HABITAT ASSOCIATIONS,AND COMMUNITY STRUCTURE1, BOUCHER, JONATHAN AND AL., ÉCOSCIENCE, 19 (4): 328-343 (2012)
DIFFERENTIAL RESPONSE OF BIRD FUNCTIONAL TRAITS TO POST-FIRE SALVAGE LOGGING IN A BOREAL FOREST ECOSYSTEM, AZERIA AND AL., ACTA OECOLOGICA 37 (2011) 220E229
HIGH CONSERVATION VALUE FORESTS FOR BURN-ASSOCIATED SAPROXYLIC BEETLES: AN APPROACH FOR DEVELOPING SUSTAINABLE POST-FIRE SALVAGE LOGGING IN BOREAL FOREST, BOUCHER, JONATHAN AND AL., Insect Conservation and Diversity (2016) doi: 10.1111/icad.12175, 2016
http://www.rncan.gc.ca/forets/rapport/perturbations/16393
http://www.rncan.gc.ca/forets/feux-insectes-perturbations/besoin-des-forets/13082
http://www.rncan.gc.ca/forets/feux-insectes-perturbations/feux/13150