Le danger d’incendie est une évaluation de l’inflammabilité des combustibles forestiers (brindilles, racines, arbres, etc.) et des herbes sèches. Il provient des observations des derniers jours, des prévisions météorologiques des prochains jours, ainsi que de l’historique des feux des années précédentes. Établie à partir des relevés de 194 stations météorologiques, cette donnée permet de prévoir le potentiel d’allumage de la forêt, mais aussi d’envisager le comportement d’un feu.
Pour connaître le danger d’incendie, il est nécessaire d’avoir en main l’Indice Forêt-Météo (IFM). Déterminé par diverses composantes tenant compte de la température (°C), de l’humidité relative (%), de la vitesse du vent (km/h) et des précipitations (mm), l’IFM est le meilleur indicateur pour prévoir le niveau d’inflammabilité de la forêt. Pour l’obtenir, il faut considérer les composantes suivantes :
Indice du combustible léger (ICL): Évaluation du potentiel d’allumage du combustible se trouvant à la surface du sol, comme les brindilles et les feuilles mortes;
Indice de l’humus (IH): Évaluation de l’humidité de la première couche de terre ou de racines sous le sol (à plus ou moins 5 centimètres de profondeur). Lorsque cette couche est sèche, le feu brûle plus profondément. Cet indice influence donc l’allumage et le comportement du feu;
Indice de sécheresse (IS): Évaluation de la sécheresse de la couche du sol sous les 5 premiers centimètres (le IH). Plus la valeur numérique de ce facteur est élevée, plus le sol est sec. Encore une fois, cela influence le comportement du feu. Le feu pourrait brûler plus profondément, ce qui rend l’incendie plus difficile à éteindre;
Indice de propagation initiale (IPI): Évaluation de la vitesse prévue de propagation du feu en tenant compte du vent et de l’ICL. Cet indice peut en dire beaucoup sur le comportement d’un feu. Plus il est élevé, plus les flammes pourraient se répandre rapidement. Cela voudrait aussi dire qu’il y a beaucoup de vent et que l’indice du combustible léger est élevé;
Indice du combustible disponible (ICD): Combinaison des résultats de l’IH et de l’IS. Un ICD élevé contribue à augmenter l’intensité d’un feu ;
Indice Forêt-Météo (IFM): Combinaison des résultats de l’IPI et de l’ICD. Plus le IFM est élevé, plus un feu devient difficile à contrôler et plus il y a risque de conflagration (embrasée généralisée).
L’Indice Forêt Météo est donc le résultat de plusieurs facteurs. Malgré la pluie, l’indice peut tout de même être élevé en raison d’un sol asséché par une période prolongée de beau temps, par exemple.
Dans les zones nordiques du Québec, le danger d’incendie est défini par l’Indice de Cladonie (ICLA), basé sur le ICL et le vent. Dans les secteurs où la végétation se fait moins dense et où la cladonie (mousse à caribou) prédomine, il suffit d’un sol sec et de vents forts pour obtenir un feu à propagation rapide. Sur un site comportant ce type de conditions, une journée d’ensoleillement suffit pour que le danger d’incendie soit extrême.
Généralement, on observe le plus grand nombre de feux au printemps et à l’automne en raison des combustibles forestiers plus secs. À ces moments de l’année, il suffit d’un brûlage qui tourne mal pour que les feuilles mortes au sol s’enflamment. Au fur et à mesure que le feuillage s’installe au printemps, le danger d’incendie diminue dans le sud pour augmenter au nord de la province, jusqu’à ce que ce secteur verdisse à son tour. À l’automne, c’est le nord qui est le premier à prendre des couleurs et à perdre ses feuilles. Il s’ensuit le sud du Québec. Malheureusement, ces feuilles mortes entraînent une hausse du combustible forestier disponible. Cela explique l’augmentation du nombre de feux à ce moment de l’année.
Le danger d’incendie de la SOPFEU est un bon indicateur pour vous! Voici comment adapter votre comportement en fonction de chaque niveau.
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Vous retrouverez l’indice du danger d’incendie sur notre carte interactive et sur notre application mobile. De nombreuses municipalités l’affichent également sur leur site Web.
Laurier Villeneuve, technicien en météorologie, possède encore la première version de la méthode canadienne du calcul de danger d’incendie datant de 1972.
La méthode canadienne du calcul de danger d’incendie actuelle a été implantée en 1972. À la suite d’une visite en Amérique du Nord, des spécialistes suédois ont choisi d’implanter la méthode canadienne de calcul du danger d’incendie dans leur pays. Ils ont cependant remarqué que le calcul en période printanière pourrait bénéficier de quelques changements. Puisque les résultats de ces modifications ajoutaient une plus-value à la méthode originale, les spécialistes québécois ont eux aussi choisi de changer leur façon de faire. Comme on dit, il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idées!