Bilan du mois de juin | Moins d’incendies qu’à l’habitude, malgré d’importants feux de foudre sur la Côte-Nord

Bien que la foudre ait provoqué d’importants feux de forêt sur la Côte-Nord, de façon générale, la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) a combattu environ 30 % moins de feux qu’à l’habitude en juin. Ainsi, en Zone de protection intensive (ZPI), 69 incendies ont affecté 15 730 ha de forêt au cours du dernier mois, alors que la moyenne des dix dernières années est de 101 feux.

Selon les statistiques colligées par la SOPFEU, la foudre est responsable de 57% des incendies survenus au cours du mois de juin en ZPI, ce qui représente une proportion plus élevée que la moyenne des dix dernières années, qui se situe à 43 %. Les feux de cause humaine sont quant à eux largement sous la moyenne, avec 30 incendies, soit la moitié du nombre habituel de 59 feux. Les principales causes de ces derniers demeurent les feux de camp mal éteints (13 %), les mégots de cigarette jetés par terre (6 %) et les fils électriques tombés dans les broussailles (6%).

En juin, les régions du Centre et l’Ouest ont enregistré des précipitations généralement bien au-dessus des normales de saison, ce qui explique la faible quantité d’incendies dans ces secteurs. En revanche, la région de l’Est, particulièrement la Côte-Nord, a connu des températures remarquablement hautes, combinées à une période de sécheresse d’une dizaine de jours consécutifs. Les épisodes orageux qui ont suivi ont ainsi allumé plusieurs feux ayant entrainé des menaces pour certaines communautés et des difficultés de combat dans le nord-est de la province. Rappelons qu’au cours des périodes plus à risque, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts a décrété des interdictions de faire des feux à ciel ouvert, du 4 au 14 juin et du 20 au 26 juin.

La Côte-Nord en état d’alerte

Parmi tous les incendies du dernier mois, la SOPFEU rappelle que plus de la moitié se trouvaient dans la région de la Côte-Nord. Alors que les indices d’inflammabilité variaient d’Élevé à Extrême dans le secteur, une première ligne de foudre a allumé 34 incendies sur son passage, le 5 juin. Parmi les brasiers, le feu 153 dans la MRC de Caniapiscau a retenu l’attention, en causant la fermeture temporaire de la route 389, seul accès routier vers Fermont. À la suite de ce passage de foudre, une équipe de gestion de feux majeurs s’est installée au camp Love, près du Réservoir de Manicouagan.

Deux semaines plus tard, dans les mêmes conditions d’inflammabilité, une deuxième ligne de foudre est tombée sur la région le 20 juin, pour allumer huit feux. Parmi ceux-ci, notons le feu 211, qui a causé l’évacuation d’un secteur de la ville de Port-Cartier, ainsi que son pénitencier à sécurité maximale. D’autres incendies sont également toujours actifs près de Sept-Îles, où un complexe de gestion de feux majeurs est installé. Au plus fort de ses opérations, ce complexe comprenait 345 travailleurs, provenant de différentes régions du Québec. Heureusement, le passage récent de la pluie a calmé le jeu. À l’heure actuelle, trois feux maîtrisés sont toujours combattus dans le secteur.

Plusieurs feux en Zone nordique

Bien qu’en ZPI le nombre de feux a été moindre qu’à l’habitude, la SOPFEU souligne qu’en Zone nordique (ZN), c’est tout le contraire avec 41 feux répertoriés pour 131 994 ha de forêts brûlés au nord du 51^e parallèle, soit près de trois fois plus d’incendies que la moyenne. L’organisme de protection précise que 98 % des incendies survenus en ZN au cours du mois de juin ont été allumés par la foudre.

Prudence en période estivale

Depuis le début de la saison, le Québec a enregistré 200 feux de forêt alors que la moyenne des dix dernières années à pareille date des de 300 incendies. Avec l’arrivée des vacances pour plusieurs Québécois, la SOPFEU rappelle que les amateurs de plein air sont à l’origine de près du tiers des incendies à ce temps de l’année. La vigilance ne devrait pas prendre congé. Les feux de camp mal éteints, les mégots de cigarette et les VTT peuvent tous être à l’origine d’un incendie de forêt.