La dernière saison de protection des forêts contre le feu s’est avérée exceptionnelle à bien des égards. En plus de devoir réinventer ses façons de faire en raison de la crise sanitaire, la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) a été confrontée à un plus grand nombre d’incendies qu’à l’habitude dans toutes les régions du Québec, à l’exception de l’Abitibi-Témiscamingue. Au cours de cette saison, des pompiers forestiers de la SOPFEU ont également été déployés en Australie et en Californie, ce qui constitue une première dans l’histoire de l’organisme de protection.
Au cours des derniers mois, la SOPFEU a combattu pas moins de 656 incendies, ayant affecté 61 519,6 hectares (ha) de forêt dans la Zone de protection intensive (ZPI). Ces données sont au-dessus de la moyenne des dix dernières années, qui est de 440 incendies pour 35 474,6 ha brûlés. Ce nombre important d’incendies s’explique principalement par un printemps plus chaud et plus sec, qui fut très propice à l’éclosion de feux de végétation. Par la suite, l’été s’est avéré un peu plus calme, avec un nombre de feux davantage dans la moyenne. La saison 2020 se rapproche de la situation printanière de 2012 où un total de 762 feux avaient été combattus pour l’ensemble de la saison. Toutefois, ce n’est pas un record absolu de feux combattus par l’organisation puisqu’en 2005, 1 258 feux avaient affecté plus de 356 671 ha de forêt.
L’organisme de protection rappelle qu’à deux semaines du début de la saison, il a dû mettre en place un plan de contingence visant à assurer la continuité de ses opérations, considérées essentielles, en période de pandémie. Outre les risques associés à une réduction de sa capacité opérationnelle en cas de contamination de son personnel, il fallait également assurer la poursuite des activités malgré des mesures de protection particulières à mettre en place et des difficultés d’approvisionnement en biens et services. Le plan de la SOPFEU s’est avéré efficace, puisqu’en aucun moment les opérations de cet organisme qui emploie plus de 500 employés et quelques centaines de travailleurs auxiliaires, n’ont été fragilisées par la pandémie.
En raison des conditions météorologiques printanières et afin d’appuyer le plan de continuité des opérations de la SOPFEU, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a décidé de maintenir du 16 avril au 8 juin une interdiction de faire des feux à ciel ouvert sur une grande partie du territoire québécois. Il s’agit de la plus longue période d’interdiction de faire des feux à ciel ouvert jamais mise en vigueur au Québec. Cette mesure s’est avérée très efficace pour limiter l’éclosion de nouveaux feux, et ce, malgré les conditions météorologiques qui prévalaient au printemps. Selon une analyse comparative de situations météorologiques similaire, cette restriction aura permis d’éviter au moins une centaine d’incendies de forêt.
Le début de l’été a pour sa part été marqué par une vague de chaleur, qui a notamment mené à l’éclosion de deux incendies importants. Ces brasiers ont généré une grande charge de travail pour la SOPFEU tout au long du mois de juillet.
Le 16 juin, un important brasier prenait naissance au nord du Lac-Saint-Jean, dans le secteur de Chute-des-Passes. Il est demeuré hors contrôle quelques jours, en gagnant du terrain même la nuit, ce qui est très rare. Cet incendie a atteint une superficie de 59 936 ha, ce qui en fait le plus important feu de forêt qu’a connu le Québec depuis 10 ans. Il a nécessité le déploiement d’une équipe de gestion de feu majeur et, au plus fort du combat, le soutien de plus de 325 personnes, incluant des sections de pompiers venus de l’Ontario et de l’Alberta. Ce feu d’importance a été déclaré officiellement éteint le 17 août, après 63 jours de combat. Notons que la superficie affectée lors de cet incendie représente 97,4% des hectares brûlés au cours de la saison.
Par ailleurs, l’incendie déclaré le 19 juin dans une tourbière de Rivière-Ouelle, dans le Bas-Saint-Laurent, a pour sa part été officiellement éteint le vendredi 24 juillet. Le brasier, qui a brûlé 361,1 ha, a nécessité la mobilisation d’un grand nombre de pompiers forestiers du Québec et de l’Ontario, en plus des pompiers municipaux et de l’apport des agriculteurs locaux. Il s’agit d’un grand travail d’équipe nécessaire pour ce type de feu qui brûle en profondeur et exige davantage d’arrosage terrestre et de suivi des points chauds.
L’année 2020 a également été marquée par deux grandes premières pour la SOPFEU. Pour la toute première fois, l’organisation a déployé des sections de pompiers forestiers en Australie, au début de l’année, et dans l’État de la Californie au mois de septembre.
Comme on le sait, au cours de notre hiver, l’Australie a été touchée par une titanesque saison de feux de forêt. De nombreux pompiers forestiers de la SOPFEU se sont portés volontaires pour aller soutenir leurs confrères australiens. L’organisation a déployé 45 ressources québécoises sur le terrain, en deux missions consécutives de plus d’une trentaine de jours.
L’approche de la fin de la saison des feux de forêt au Québec a également permis à la SOPFEU de soutenir la Californie, qui fait face à une saison de feux de forêt particulièrement difficile. Dans un premier temps, 60 pompiers forestiers sont partis le 2 septembre, pour un cycle de travail de 14 jours consécutifs. Un deuxième contingent de 20 pompiers forestiers a pris la relève le 17 septembre, pour second cycle de travail de 14 jours.
Malgré son lot de défis et de difficultés, la saison 2020 aura permis à la SOPFEU de démontrer sa capacité opérationnelle, ainsi que la résilience et le professionnalisme de ses équipes de travail. Pour l’organisme de protection des forêts contre le feu, c’est « mission accomplie ! ».
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